I) Contexte
1) Introduction
Quand le grand public et les sportifs imaginent l’entrainement et le métier d’entraineur sportif, ces derniers pensent souvent au travail théorique de l’entraineur et à l’analyse des données d’entrainement. Ce travail théorique et d’analyse est incontournable.
Un entraineur est un technicien du sport. Il doit être capable de concevoir des plannings d’entrainement cohérents, définir le contenu des séances pour que le coureur puisse réussir ses objectifs, construire une planification annuelle judicieuse pour guider l’athlète…
Il doit aussi être capable d’expliquer aux athlètes ce qu’est la puissance maximale aérobie (PMA), la nécessité et l’intérêt d’effectuer des tests physiques (PMA, functional thresold power (FTP)) ou ce qu’est un profil de puissance record (PPR). Personnellement, je n’hésite pas à proposer à mes coureurs de nous voir pour que je leur explique certains concepts et outils qui peuvent être intéressants pour eux.
Ainsi, je l’ai proposé à un de mes coureurs qui vient de faire l’acquisition d’un capteur de puissance. En effet, je considère que le capteur de puissance est un des meilleurs outils pour s’entrainer en cyclisme. Malgré tout, il faut être capable de s’en servir correctement et d’en analyser judicieusement les données.
Pour autant, ce travail théorique n’est pas suffisant de mon point de vue pour accompagner efficacement l’athlète dans ses objectifs sportifs. Je considère que l’adaptation quotidienne de ce travail théorique, d’une part, et la construction d’une relation de confiance avec les cyclistes que j’accompagne, d’autre part, sont tout autant primordiales voir même plus importantes que le travail théorique.
L’adaptation quotidienne découle des points réguliers sur le déroulement de l’entrainement et des retours du coureur sur sa forme. Il indispensable de prendre en compte sa fatigue, la réussite ou non des exercices mais aussi ses aspirations, ses contraintes personnelles et professionnelles, son degré d’autonomie et d’adaptation…
2) Définition de la relation entraineur-entrainé
La relation entraineur-entrainé peut-être définie comme la relation sportive qui lie l’entraineur et son athlète durant toute la durée du suivi individuel. Une relation saine permet de créer et d’entretenir une confiance réciproque entre l’entraineur et son athlète. Cette confiance est la pierre angulaire d’une relation réussie et favorise la réussite des objectifs sportifs du coureur.
Plus j’entraine et plus je me rends compte que la réussite d’un athlète dépend de cette relation et de l’accompagnement quotidien des athlètes. L’intérêt d’un coaching individuel réside ici.
Pour ma part, cet accompagnement débute lors de l’entretien de pré saison avec le coureur. Cet entretien permet de définir le cadre de l’accompagnement du cycliste dans ses objectifs. Il permet à l’entraineur de cerner le profil du coureurs, son passé sportif, l’environnement dans lequel il vit, les moyens qu’il a à sa disposition pour s’entrainer. Il permet aussi de savoir ce qu’il attend d’un entraineur. Il est à mon sens très important de poser cette question car tous les coureurs n’attendent pas la même chose sur ce point.
II. L’accompagnement quotidien des coureurs : un aspect central et méconnu de la relation entraineur-entrainé
1) La confiance : élément clé de la relation entraineur entrainé
Le travail de l’entraineur ne se borne pas à fournir un plan d’entrainement théorique à ses coureurs. Il faut l’adapter au quotidien via un dialogue régulier et sincère. Il faut mettre son égo personnel de côté pour être un bon entraineur. Il s’agit de faire réussir son coureur, qu’il atteigne ses objectifs cyclistes. L’entraineur n’est qu’un accompagnant et c’est dans ce cadre que l’accompagnement au quotidien s’inscrit. Il nécessite une confiance réciproque entre l’entraineur et l’athlète qu’il guide. C’est à l’entraineur de s’adapter au coureur et non l’inverse.
Je dis toujours à mes coureurs que la planification annuelle que je leur envoie, au même titre que le planning d’entrainement hebdomadaire, est un guide indispensable de leur entrainement. Elle permet de leur donner de la visibilité à moyen terme sur leur entrainement. Pour autant, celle-ci sera amener à évoluer en fonction des aléas d’un entrainement : maladie, chute, contraintes personnelles ou professionnelles. Il arrive parfois que des qualités à travailler soient différentes de celles prévues car les besoins du coureur peuvent évoluer au cours de la saison.
Selon moi un entraineur doit aussi accepter, à certains moments, que l’entrainement réalisé ne respecte pas totalement les grands principes de l’entrainement ou l’enchainement physiologique adéquat (éviter une séance de lactique proche d’un entrainement endurance par exemple).
2) La planification de l’entrainement : un guide souple en faveur de l’athlète
La planification annuelle et le planning d’entrainement hebdomadaire, je les conçois comme des guides, une base claire et intéressante de ce que je propose au coureur. Lors de l’appel téléphonique, nous discutons de ce que j’ai proposé, des objectifs de chaque séance, de ce que j’attends du coureur lors de cette séance. Mes coureurs sont toujours libres de proposer des modifications selon leur état de forme physique et psychologique, de poser des questions sur leurs entrainements (explication et modification du contenu si nécessaire, explication de concepts…).
Cette adaptation quotidienne me permet en tant qu’entraineur de comprendre petit à petit son profil, son caractère, son degrés d’autonomie et d ’adaptation par rapport à l’entrainement proposé et son état de forme du moment.
Je pousse mes coureurs à adapter eux-mêmes leur entrainement lorsqu’ils le jugent nécessaire. Ils peuvent me demander si des adaptations qu’ils pensent faire sont cohérentes mais ils peuvent aussi m’en parler après les avoir mises en place. Cela me permet de leur prodiguer des conseils, leur dire si c’était cohérent ou non dans le contenu.
III. L’échange individuel : pierre angulaire de l’accompagnement d’un athlète vers ses objectifs
1) L’échange individuel entre le coureur et l’entraineur : un moment privilégier d’échange
Je voue une grande importance à la discussion téléphonique que j’ai avec chaque athlète. C’est un moment privilégié et indispensable d’échange dans mon accompagnement. Cela permet de revenir sur les entrainements passés, la course du weekend. Les remarques de l’athlète me permettent d’ajuster le planning d’entrainement, de construire des séances qui répondent au mieux aux difficultés des athlètes en course ou au contraire de développer leurs qualités. Par exemple, si un de mes coureurs rencontre des difficultés en côte lors de ses courses de débuts de saison, je vais le questionner sur ses difficultés. Je vais essayer de savoir si elles concernent un certain type de côtes, si elles ont lieu en début ou en fin de course. Cet échange de vive voix va me permettre de savoir si ces difficultés sont d’ordre physique, liées au placement en course ou si le coureur a du mal à adapter son braquet à la pente…
2) L’échange individuel entre le coureur et l’entraineur : l’élément clé pour adapter et affiner l’entrainement de l’athlète
L’appel téléphonique que j’ai avec mes coureurs et l’échange qui en découle me permet de recalibrer les séances que j’ai prévu pour eux. Il est possible que le contenu de certaines séances soit trop dur ou au contraire trop aisé. A mon sens, un entraineur doit accepter de se tromper et le reconnaitre. Cela peut arriver surtout en début de suivi individuel lorsque je ne connais pas encore très bien le profil du coureur. Il faut plusieurs semaines voire plusieurs mois pour trouver la bonne formule d’entrainement. Je fais personnellement une fiche de chacun de mes coureurs qui me permet, petit à petit, de cerner les caractéristiques physiques et psychologiques de ces derniers.
En conclusion, l’accompagnement individuel demande de la souplesse, une constante adaptation de la part de l’entraineur et une certaine dose d’empathie envers son athlète. L’entraineur doit, selon moi, avoir constamment en tête les contraintes personnelles, professionnelles, environnementales, financières et matérielles du coureur. Il n’est pas question, par exemple, d’imposer l’achat d’un capteur de puissance ou un vélo en particulier. L’entraineur peut accompagner son coureur dans l’achat de matériels supplémentaires mais pas d’en imposer.
Ainsi, si vous souhaitez vous faire accompagner dans votre entrainement cycliste, n’hésitez pas à me contacter via mon site internet ou à l’adresse mail : antchevalier@yahoo.fr