Les principes généraux de l’entrainement cycliste

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Etoile de Bessèges 2019-Photo personnelle

Il est possible d’entraîner et de faire progresser un cycliste de nombreuses manières. Pour autant, un entrainement bien mené, est structuré selon 6 principes :

Le principe d’augmentation progressive de la charge d’entrainement : ce principe repose sur une augmentation progressive de la durée du travail, ainsi que de l’intensité. Des charges toujours identiques n’aboutissent qu’à la stagnation et à la conservation de la condition physique en l’état. De plus, une augmentation rapide et non raisonnée de la charge d’entrainement risque de grandement fatiguer le coureur, allant parfois jusqu’au surentrainement. Cette surcharge d’entrainement va entraver la progression de l’athlète en faisant diminuer le forme physique et psychologique de ce dernier.

En principe, l’augmentation de la charge doit débuter par l’augmentation du volume (nombre d’heures d’entrainement) avant celle de l’intensité. Cette progression doit se faire du général au particulier c’est-à-dire du développement de la condition physique générale à la condition spécifique requise pour performer. Il est recommandé lorsque que l’athlète débute le cyclisme ou en début de prise en charge d’un cycliste lorsque ses capacités et aptitudes ne sont pas totalement connues de la part de l’entraineur. Pour autant, ce principe n’est pas absolu, il est possible d’y déroger (entrainement par blocs, entrainement inversé…).

Le principe de charge d’entrainement continue : pour performer, on ne peut s’améliorer que dans le cas où les cycles de travail s’y enchainent sans interruption. Dans le cas contraire, le sportif stagne ou perd le bénéfice du travail accompli précédemment. Il s’agit de ne pas rompre la continuité de la préparation tant que la fatigue excessive n’est pas présente (exemple : enchainement de courses dures). Attention, cela ne concerne pas les phases de récupération après un objectif, ni les périodes de transition, indispensables à un plan d’entrainement.

Le principe de périodicité des charges de l’entrainement : il n’est pas possible d’être en forme toute l’année. Être en forme toute la saison est une utopie. Il est nécessaire d’adapter l’entrainement en y intégrant des cycles de récupération, des périodes de travail et une ou plusieurs coupures dans la saison. L’entrainement doit, si possible, être organisé autour d’objectifs majeurs (amélioration d’une capacité technique, un top 10 sur une course…) véritables points d’orgue de la saison. Un objectif n’est pas forcément une place ou un résultat mais peut être aussi une amélioration des capacités techniques de l’athlète (être capable de se placer dans un peloton, de grimper une côte convenablement ou au contraire de descendre correctement).

Le principe de variation des charges d’entrainement : l’entrainement du cycliste comprend des séances de travail très différentes (endurance, vélocité, force, PMA, sprint…) qui ne nécessitent pas la même durée de récupération. On ne peut pas épuiser les réserves de glycogènes (sucres) sans ménager des moments de récupération. Il est nécessaire de diversifier l’entrainement, en sollicitant alternativement une filière énergétique différente (aérobie et anaérobie). Varier la forme des exercices permet à la motivation et à l’enthousiasme de demeurer intacts. Cette variation permet aussi la progression régulière de l’athlète dans le temps.

Le Principe d’individualisation de la charge d’entrainement : pour que tout entrainement soit efficient et fasse progresser l’athlète dans le temps, il doit être individualisé. En d’autres termes, l’entrainement doit être adapté aux caractéristiques du cycliste. Les caractéristiques d’un athlète sont ses caractéristiques physiques (âge, sexe, catégorie sportive, ancienneté dans le cyclisme…) mais aussi psychologiques (maturité, aptitude à gérer le stress…) et enfin environnementales (lieu d’habitation, accès à des infrastructures sportives, sphère familiale…).

L’entrainement doit aussi être construit en fonction des forces et lacunes de l’athlète dans le pratique cycliste mais aussi de ses objectifs et de son plan de carrière.

A titre d’exemple, le contenu de l’entrainement et sa planification dans le temps seront très différents s’il est question d’un cycliste cadet néophyte ayant pour objectif de progresser techniquement et d’une cycliste espoir expérimentée ayant pour objectif de remporter une marche de Coupe de France de DN1 (Division Nationale 1).

 Le principe de spécificité de l’entrainement : ce principe veut dire que l’entrainement et son contenu doit découler directement des spécificités propres à la discipline du cyclisme concernée (cyclisme sur route, cyclocross, piste…). En effet, l’épreuve du 200 mètres lancés du cyclisme sur piste est assez éloignée d’une course en ligne sur route par exemple. Les aptitudes physiques et techniques nécessaires pour performer dans ces 2 disciplines sont différentes. Le contenu de l’entrainement devra donc être différent lui aussi.

Ces 6 principes sont les principes d’entrainement les plus importants à appliquer. Il en existe d’autres.

Sources :

  • Cyclisme moderne, préparation et entraînement, nouvelle édition revue, Amphora Sports, Dr Patrick Mallet, 2012.
  • L’éducateur sportif, Préparation aux Brevets d’Etat (1er et 2e degrés), 3e édition revue et corrigée, Vigot, E. Thill, C. Blaireau, G. Cazorla, J-P. Doutreloux et C. Fleuridas, 2009
  • Diplôme de Spécialité Route du Diplôme Commun d’entraineur organisé par la FFC, 2018.
  • Déterminants de la performance et méthodologie de l’entrainement, Cours du DEJEPS Cyclisme Traditionnel, Alexis Loiseau, 2019