La planification d’entrainement en cyclisme

Sommaire

Etoile de Bessèges 2019 – Photo personnelle

1. Définition de la planification de l’entrainement en cyclisme

La planification de l’entrainement peut être définit selon moi comme la capacité d’organiser de façon claire et structurée l’entrainement d’un athlète sur une durée relativement longue (plusieurs mois, souvent une année voir plus). Généralement, dans le domaine du cyclisme, la planification de l’entrainement est annuelle. Cette planification est divisée en plusieurs cycles d’entrainement. Ils sont appelés macrocycles. Ils ont une durée de plusieurs mois. La période de compétitions est un macrocycle possible par exemple. Ces macrocycles sont divisés en mésocycles qui ont une durée de 2 à 8 semaines. Un cycle d’entrainement ayant pour but de développer l’endurance est un mésocycle par exemple. Une séance d’entrainement d’explosivité, par exemple, est un microcycle.

La planification de l’entrainement est un plan construit en fonction des objectifs du cycliste (progresser en endurance, remporter une compétition, monter d’une catégorie sportive, se remettre en forme à la suite d’une blessure…), de son type de pratique, de ses contraintes personnelles (emploi du temps, type de travail, entourage proche ect), de plusieurs périodes d’entrainement et de périodes de récupération et de repos. 

2. Intérêts de la planification d’entrainement en cyclisme

La planification annuelle a de nombreux intérêts. Elle est même un instrument indispensable de l’entraineur. La planification annuelle est un repère stable pour le coureur et l’entraineur, c’est un chemin balisé. Pour autant, il ne faut pas voir cette planification comme figée, elle peut être amenée à évoluer aux grés des circonstances. En effet, un changement d’objectif de la part du coureur, une blessure, une fatigue prononcée peuvent nécessiter de revoir la planification annuelle. Il est possible de modifier l’agencement des blocs de travail (mésocycles), d’augmenter les périodes de récupération et de repos par exemple.

C’est aussi un contrat de confiance entre le coureur et l’entraineur car la planification annuelle doit être validée par le coureur, sinon il ne sera pas motivé par son entrainement. Cette planification doit être construite conjointement par les 2 parties. Cette construction est importante car elle permet au coureur d’être engagé dans son entrainement et de ne pas être qu’un simple spectateur.

Cette planification peut aussi être partagée avec le directeur sportif du club dans lequel évolue le coureur. Cela permet de créer un lien de confiance entre l’entraineur et ce dernier. Ce partage permet aussi de recueillir les observations du directeur sportif notamment au regard du calendrier de course prévue par l’équipe notamment au haut niveau amateur.

La planification annuelle est construite selon un procédé assez complexe et détaillé. Elle doit être construite avec le plus grand soin.  

3. Construction pratique d’une planification d’entrainement en cyclisme

Je commence toujours le travail de longue haleine qu’est la construction d’une planification par une rendez-vous physique ou si ce n’est pas possible au téléphone pour commencer à échanger avec mes athlètes sur leurs aspirations, ce qu’ils aimeraient améliorer sur à la saison qu’ils viennent de terminer, leurs objectifs pour la ou les saisons suivantes. Je leur demande s’ils déménagent ou changent de travail, d’études…Le but, est de bien cerner les souhaits du coureur et l’environnement dans lequel il évolue. En début d’année, je construis la planification jusqu’en juin ou juillet car j’estime qu’il y a trop d’inconnus pour que la planification soit fiable et profitable pour l’athlète.

Lorsque j’ai ces informations, je commence à construire la planification annuelle en plaçant les objectifs principaux de l’athlète. Ensuite je note les périodes où le coureur ne pourra pas s’entrainer ou concourir. Puis je construis les mésocycles et je les agence en fonction des objectifs du coureurs. Par exemple, si un de mes athlètes a pour objectif une performance sur un contre-la-montre, il sera nécessaire de placer des mésocycles de seuil anaérobie et de puissance maximale aérobie (PMA) à proximité de l’objectif.  Il est conseillé de se contenter de 2 objectifs par saison voir 3. En effet, préparer un objectif est assez long et l’athlète doit pouvoir se reposer et à nouveau se préparer correctement pour le second objectif. Il est aussi nécessaire de penser à la fatigue nerveuse qu’un entrainement dur et un objectif ambitieux engendre. Il n’y a pas que la fatigue physique à prendre en compte.  

Je matérialise cette planification par un fichier Excel que j’envoie à l’athlète pour qu’il puisse poser des questions ou faire des remarques et précisions.

Ainsi, la construction sérieuse et raisonnable prend du temps. En effet, c’est un outil indispensable d’un suivi d’entrainement individualisé sérieux et adapté à l’athlète et à ses problématiques et un entraineur compétent doit effectuer autant de planifications individuelles qu’il a de coureurs à entrainer. 

Antoine Chevalier